22 mai 2006

L'article sur le Mali non publié

Après un mois au Mali, j'avais écrit un article pour le journal Liaison, mais il n'a pas été publié. Le voici.

Bamako, 26 février 2006
Un mois a passé depuis que nous sommes arrivés à Sirakoro au Mali, un village de 1000 personnes. Sirakoro signifie "au pied du baobab" en langue bambara et exprime l’emplacement. Un baobab géant se dresse au centre du village où on nous a accueillis le premier jour. À présent, c’est la saison sèche. Pas une goutte de pluie n’est tombée depuis octobre. Alors, les occupations sont la confection de briques, la construction de maisons. Il faut aussi abreuvoir le bétail et accumuler le bois (de cuisson), car au retour de la pluie, il faudra travailler aux champs.

L’école
L’école est une réalité récente pour le village. Fondée, il y a cinq ans, elle dispense les niveaux de la première à la sixième année. C’est une école communautaire, c’est-à-dire financée par le village. Elle manque de matériels et n’a pas les moyens d’engager de enseignants ayant eu une formation à l’école des enseignants. Ceux-ci reçoivent quand même des visites d’inspecteurs qui vérifient que le programme à suivre est respecté. Ils enseignent en français, langue seconde des élèves ...et des enseignants. Au village, la langue parlée est le bambara. En classe, la presque absence des filles est frappante. C’est dans ce contexte que l’on s’implique à l’école.

Au début du stage, nous avons rencontré les professeurs qui nous ont expliqué leur réalité et exprimé leurs besoins ...matériels. Ils n’avaient pas bien compris nos objectifs. Nous leur avons dit que nous préférions les échanges durables. Pas facile à expliquer à un enseignant qui travaille avec des élèves n’ayant même pas de cahier.

Nous préparons donc des ateliers que nous présentons en classe avec les enseignants. Nous avons abordé les thèmes de l’hygiène et la santé. Je compte bien en préparer un sur les mathématiques avant la fin! Nous espérons ainsi développer l’intérêt des élèves pour l’école.

Les échanges
Nous nous impliquerons bientôt à la réfection de la maternité et à l’élaboration d’une culture maraîchère. Chacun d’entre nous est associé à une famille et nous participons aux tâches du village. Cela nous permet de faire plusieurs rencontres et échanges. Par exemple, je me rappelle une fois où les femmes du village nous montraient les étapes de la transformation du coton en fil. Les instruments de musique n’étant jamais trop loin, une femme a commencé à frapper sur une calebasse. Nous avons répondu avec un rythme de cuillère et le tout s’est transformé en un rigodon malien. Quand la langue ne nous le permet pas, la musique et les gestes deviennent notre moyen de communiquer.

Les enfants
Les familles ont tellement d’enfants que même les enfants s’occupent des enfants. À quatre ans, une fille porte sa petite soeur âgée de trois mois sur son dos comme le fait sa mère. Les enfants participent aux travaux du village. D’ailleurs, c’est en serrant leurs mains que je l’ai vraiment réalisé. Des mains charnues et déjà usées. C’est bien différent des miennes qui tapent le clavier d’ordinateur, griffonnent des formules mathématiques et lancent des frisbees.

Le séjour de mi-stage à Bamako se termine bientôt. Nous retournerons à Sirakoro pour la deuxième moitié. Plusieurs tâches et nouvelles expériences nous attendent.

2 commentaires:

Anonyme a dit...

Cool de te lire Latouche, j'savais même pas que tu avais un blog toi aussi.

Pas trop dépaysé de revenir au Canada?

Pol a dit...

Salut Doggy!! Comme ça, tu joues dans la division 1 dans la ligue de Vancouver? T'es mieux de revenir à Sherbrooke après que tu sois devenu le meilleur!

Le blog, je l'ai commencé en mai après le voyage. J'ai modifié les dates pour les cinq premiers posts... pour que ce soit les dates réelles autrement dit.

Pas trop dépaysé non. J'ai vécu dans le monde de l'asphalte pendant plus de 20 ans....ça s'oublie difficilement. Mais, je ne vois plus le robinet de la même façon...