11 avril 2006

III - Le Kenya

Déjà, mon séjour au Kenya se termine. Présentement, je suis en transit à l'aéroport de Dubai. Je profite de la connexion haute vitesse gratuite pour prendre des nouvelles et vous écrire. Au Kenya, j'habitais chez des Québécois dans le nord de Nairobi. Je n'avais donc pas vraiment de contacts avec les locaux et je n'ai appris que quelques mots de la langue Swahili. Mais, ça ne m'a pas empêché de faire plein d'activités cool et diversifiées et de rencontrer des Kenyans par ci par là...

Safari
Bin oui, j'ai fait un safari dans le parc Amboseli juste au nord du mont Kilimandjaro. Mais, c'était nuageux, alors je n'ai vu le sommet enneigé de la grosse montagne que sur les cartes postales. C'est drôle d'écouter des hippopotames brouter. Quand ça pique, un éléphant se trouve un ami éléphant et ils se frottent un l'autre. J'ai vu des Alakazous courir. J'ai vu des lions evachés dans la savane à rien faire. Des gazelles. Des gnous. Des buffles. Des girafes. (mais pas de girafe albinos :) C'est drôle à dire, mais en regardant tout ces animaux des mes propres yeux, je réalise que ce que je voyais à la télé, ça ne provenait pas d'une autre planète. La même planète. Une seule planète. La Terre.
































































Randonnées
J'ai fait un tour dans la Cliff Valley . Celle ou l'être humain aurait été inventé. Dans cette vallée, j'ai grimpé deux cratères de volcans. Un petit avec un lac au centre, un gros avec une forêt au centre. 2700m d'altitude au sommet. Une très belle vue du haut. Belles photos. Il paraît que les girafes sont capables d'y grimper.















Au sommet du Crater Lake

Avec masque et tuba

La deuxième semaine, j'ai fait un court séjour à Malindi sur la côte Est africaine. Là où Vasco de Gama avait installé sa croix il y a plus de 400 ans. C'était vraiment bon de marcher sur la plage de l'océan Indien. J'avais l'impression d'avoir atteint l'autre bout du monde. Sur un petit bateau de pêcheurs, je suis allé au large. Avec masque et tuba, j'ai nagé au dessus des récifs de coraux et parmi les petits poissons de toutes les couleurs. Encore mieux qu'à la télé, car tu es dedans!!

Le diplôme
À Malindi, il y avait 300 boutiques d'artisans, 300 vendeurs (ou plutôt vendeuses. Autant à Bamako, c'étaient des vendeurs qu'à Malindi, c'étaient des vendeuses) pour 1 acheteur. La saison touristique venait de terminer. J'ai jasé avec plusieurs. Une d'entre elle connaissait le Québec. Elle y est allée. Elle a un diplôme en finance. Mais, elle ne peut trouver d'emploi dans ce domaine, alors elle devient vendeuse. Je lui demande pourquoi. Encore la même réponse : ceux qui dénichent un poste sont ceux qui ont un contact (souvent familial) au gouvernement sans nécessairement avoir les connaissances requises. Au Mali, on me racontait la même histoire. "Le contact compte plus que le diplôme."

Kibera
Lundi, j'ai visité Kibera. Je savais que j'allais regretter si je quittais Nairobi sans y aller. Kibera, c'est le deuxième plus gros bidonville de l'Afrique. On évalue le nombre d'habitants à un million ...dans deux km carres. Ici, on s'arrange comme on peut. On n'est pas propriétaire de son terrain alors les autorités peuvent détruire notre maison n'importe quand. Mais on les laisse tranquille. Mon guide me racontait que la solidarité est très forte entre les gens. On ne volera pas son voisin. Et malgré toute la misère, jamais on entend parler de quelqu'un qui se suicide. On lutte pour la survie. Alors, on ne peut pas abandonner.

J'ai marché sur la voix ferré pour ceux qui ont vu le film La constance du jardinier.

A Bamako, c'était pauvre, mais pauvre égal. Pas de gratte-ciel. Des maisons plutôt semblables partout. Ici, c'est fou comme les inégalités sont frappantes. Au centre-ville de Nairobi, il y a des gratte-ciels. À 10 minutes, on trouve Kibera. Et à côté même de Kibera, on trouve un clôture derrière laquelle la pelouse chimique verte pousse allègrement.


















Une clôture typique de Nairobi. Les riches d'un bord, les pauvres de l'autre.

Au bas mot, 50% des habitants de Kibera ont le VIH/SIDA. Ça, c'est un vrai problème. J'y ai rencontré une travailleuse sociale. Elle m'a dit qu'elle s'occupe de 200 sidéens. Elle travaille dans le "domaine" depuis 20 ans... donc depuis les débuts du SIDA. Selon elle, la Cause, c'est la pauvreté. Par exemple, sans la pauvreté, l'adolescente n'accepterait peut-être pas le 300 shillings pour la soirée... Et quand les signes apparaissent, les médicaments sont bien sur hors de prix. Quand ça s'aggrave, les chaises roulantes sont inutiles avec l'état des chemins. Alors, on reste à la maison... J'aurais aimé jasé avec un sidéen, mais le temps manquait.

Avec cette visite et aussi avec le livre Un dimanche à la piscine a Kigali de Gil Courtemanche que je viens de lire, autrement dit, au cours de ce séjour en Afrique que je termine aujourd'hui, je me suis vraiment sensibilisé à cette maladie. C'est un peu comme les lions. Tout ça se passe sur la même planète.

Bon, bientôt, j'arriverai en Italie. Je participe au tournoi Paganello pour la fin de semaine de Pâques. Je vous redonne des nouvelles.

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